Vous aussi, apprenez à saigner des oreilles avec le rap tunisien

6 Juin

Musicalement parlant, on aura beau dire mais la Tunisie ne s’en sort pas trop mal. Du Malouf à Si Lemhaf en passant par Hedi Jouini,  les bonnes références ne manquent pas et il faut se rendre à l’évidence : nous sommes un pays de mélomanes. C’est juste que nous l’oublions un peu trop souvent à cause de la MosaïqueFMite aigüe qui touche notre population.

Si on rajoute à cela la fameuse loi de la 9offa qui propulse au premier plan les meilleurs joueurs de bendir de la contrée, on comprend que le tunisien moyen n’ait pour seuls classiques que les « Amn wal Amen » de Soufia Sadok et autres « 7obbak Hedi » de Latifa Arfaoui (qui a une page Wikipedia soit dit en passant).

Mais au milieu de cette mare gluante d’abominations musicales, il y a bien pire figurez-vous ! Quelqu’un a eu la mauvaise idée un beau jour d’importer en Tunisie une musique qui était l’apanage des quartiers du fin-fond de Harlem, à savoir le Hip-Hop (alors qu’il aurait pu se contenter d’importer des bananes comme le 1er Trabelsi venu).

Car oui je le clame tout haut ! Si 2pac, Biggie et Nate Dogg sont morts, c’est surement parce qu’ils ont dû écouter un morceau de rap tunisien.

Vous pensez que j’exagère ? Pour la peine, je vais vous faire découvrir une petite panoplie des pires morceaux rap que la Tunisie n’ait jamais entendus pour que vous constatiez par vous même l’ampleur des dégâts !

Pour commencer, s’il y a bien un rappeur qui a sublimé le rôle du MC tunisien (vous la sentez l’ironie là ?), c’est bien le grand Slim Slema.

Tout y est : le drap léopard, la veste Scott so 1995, le « Mourouj 1 riprisent » et bien sûr la fameuse soucoupe volante que tout gangsta rappeur qui se respecte se doit de mettre dans son clip.

Mais à part le Mourouj, un autre quartier chaud de Tunis a produit le groupe le plus Bad Boy de l’histoire de la Tunisie. Ce quartier, c’est bien sûr celui de Carthage Salambo, situé à quelques kilomètres du palais présidentiel, on raconte que la nuit des guerres de gangs éclatent laissant des dizaines de morts devant leurs veuves éplorées.

Alors ce refrain ? C’est du grand art n’est-ce pas ? On sent toute la souffrance de ces pauvres ados qui ferait flipper n’importe quel être humain qui croiserait leur chemin.

Mais le Hip-hop tunisien, c’est aussi des meufs en soutif, des grosses berlines allemande et des ponts mauves. Et ça Ahmed Mihoub et son pote Seif Freestyle l’ont bien compris, ce qui leur a valu d’avoir « boucoup boucoup » d’ennemis.

Sinon pour rendre à César ce qui appartient à Lotfi Abdelli, des termes aussi connus que « Dégage » ont vu leur apparition grâce au Hip-Hop tunisien, plus précisément dans ce clip du comique tunisien et de son acolyte Emino, surnommé Don Caméléon. Un subtil mélange de flingues en plastique, de Ray-Ban et de Top-niveau.

Bon je m’arrête là parce que sinon ça va faire le post le plus long de l’histoire de la blogosphère tunisienne (plus long qu’un poste de Nadia Ayadi, vous imaginez le truc ?). Mais si vous n’avez pas encore perdu votre ouïe après tous ces chefs-d’œuvre, je vous conseille d’écouter l’autre tube de Seif Freestyle (attention c’est réservé à un public averti),  le nouveau groupe qui déchire sa race, j’ai nommé 3AW, ou encore la dernière de Balti que je ne commenterais pas par respect à la musique.

Vous comprendrez donc bien que si j’attrape ce fameux mec qui s’est dit un jour « bon les mecs, j’ai un super concept que j’ai rapporté des USA, ça s’appelle le rap et ça va déchirer en Tunisie », autant vous dire que je risque de lui dire 2 ou 3 mots et peut-être même lui brûler sa maison histoire de décompresser.

PS : Je n’allais pas clôturer ce sujet sans citer l’inévitable Mos Anif Mossa, qui a rendu le mot « THF » si doux à nos oreilles.

PPS : On ne pouvait pas non plus oublier l’excellent « Na3ti dom enkasser fom » sorti il y a plus d’une dizaine d’années et qui était l’un des premiers morceaux annonçant une longue série de bouses internationales.

PPPS : Mes excuses à El Extranjero, Lak3y, l’Armada et aux 2 ou 3 autres rappeurs de qualité de ce pays.

PPPPS : Ne me remerciez pas, voici un bon remède pour me faire pardonner ;).

7 Réponses to “Vous aussi, apprenez à saigner des oreilles avec le rap tunisien”

  1. Ness 6 juin 2011 à 15:37 #

    wé ça résume fidèlement la désastre musical qu’on subit, merci!

  2. Marwen Ben Messaoud 7 juin 2011 à 16:55 #

    Avec plaisir, chay inatta9 7atta howa 😉

    • Imen 4 août 2011 à 06:16 #

      Je tiens surtout à vous féliciter pour cet bel article. Je Veux également vous faire part d’une remarque (Sghayrouna) sur votre expression « la musique « Hip-hop » ». le Hip-hop n est pas un style musicale mais toute une culture qui comprend plusieurs arts Urbain tel que le Graffiti, break Dance et biensûr le Rap …….. . Mais bon la je parle dans l’absolue, vu le génie de nos rappeurs, ils ont peut être revu la définition voir même l’histoire.
      kif may9oulou nos rappeurs BIG UP and PEACE 🙂

  3. Bassem Saïd 24 août 2011 à 05:36 #

    Je me suis arrêté a Lotfi Abdelli, franchement ce mec c’est le summum de la connerie humaine. Un mec qui après la révolution s’auto proclame « citoyen comme un autre » alors qu’il n’hésite pas a exhiber ses Ray-Ban, sa Rolex ou encore son cigare cubain ? Y’a pas comme du foutage de gueule là ?
    Pour le clip de « THF », au moment où il dit « Ratatatataaa », n’étons pas sur qu’il était en réaliser sur sa petite GameBoy a jouer a je ne sais quelle version de Pokémon ? Le mystère reste entier (comme le lait ! HA ! Oui c’était a chier comme jeu de mot; pardon ..)
    Et enfin pour ainsi dire, les clips m’ont achevé… Une corde siouplais, a vot’ bon coeur messieurs dames !

    • Marwen Ben Messaoud 24 août 2011 à 08:40 #

      Pense pas tout de suite au suicide, on peut les tuer avant ;).

  4. feyrouz 26 août 2011 à 14:40 #

    w psyco M winouu!!!!!!!!!!!

    • Marwen Ben Messaoud 26 août 2011 à 14:51 #

      Il ne mérite même pas d’y figurer ;).

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